Correspondance avec Familles de France

Familles de France est une association qui a pour but de protéger les enfants en faisant pression pour interdir ou limiter les émissions, jeux, etc pouvant les choquer.
Etant complètement contre leur attitude stigmatisante, je leur ai envoyé un e-mail il y a deux semaines pour lutter mais je n'ai toujours pas eu de réponse.
Je le poste ici pour avoir votre point de vue, si vous pensez que j'ai raison ou pas, etc.
Merci à Riku du forum Megaman Planet pour m'avoir aidé à corriger certaines lacunes.

Citation :

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

N'ayant pas trouvé le correspondant idéal dans le choix des destinataires, j'ai opté pour l'option "Tous" et je vous prie de m'en excuser.
Permettez-moi de vous faire part de mes préoccupations en ce qui concerne l'objectif de votre association. Etant âgé de 17 ans et entrant en classe de Lettres supérieures, je suis un adepte des jeux vidéo et films d'animation, plus couramment appelés "dessins animés".
Je tiens tout d'abord à vous signaler que votre objectif de protéger les enfants est totalement légitime et respectable, cependant je m'interroge sur certaines dérives que vous avez effectué, ou que vous êtes en train d'appliquer.
Rappelez-vous, c'est votre association qui, par pression sur la chaîne de télévision TF1, a réussi à mettre fin à l'émission Club Dorothée, qui diffusait des animes, à savoir l'adaptation au format télévisé de mangas japonais. Pourquoi ? Est-ce à cause de la violence de certaines émissions comme Ken le survivant ? Là, il fallait peut-être tout simplement décaler l'horaire de ce programme, et non pas supprimer complètement le Club Dorothée. Néanmoins, vous qui défendez si bien l'idée de la famille traditionnelle, ne pensez vous pas que c'est aux parents et pas à vous, d'éduquer leurs enfants ? Est-ce si difficile pour une personne de 20 ans et plus d'appuyer sur le bouton d'une télécommande pour changer de chaîne et dire à son enfant "NON tu ne regardes pas cela." ?
Peut-être que votre objectif était aussi de défendre la production française, mais permettez-moi de vous préciser que les productions comme "Bob l'éponge carrée" viennent tout droit des Etats-Unis, sans compter les pages publicitaires judicieusement sélectionnées et diffusées entre deux dessins animés qui incitent nos chères têtes blondes à acheter des produits dérivés fabriqués en Chine (par des ouvriers ne connaissant même pas leurs droits et travaillant comme des esclaves) ou encore des disques musicaux interprêtés par des chanteurs qu'ils ne connaissent pas puisqu'ils sont représentés par des images de synthèse (Pigloo, Pinocchio, Crazy Frog, Baby Hip-hop...).
A présent, quand j'allume mon poste de télévision le matin, constatez ce que je vois : des dessins animés pour la plupart hideux, avec une histoire stérile voire choquante de manque d'intelligence, sans vous parler des énormes clichés que cela diffuse. Reprenons Bob l'éponge carrée : ce dessin animé s'adresse à des jeunes enfants, et peu savent que l'éponge est un animal marin. Par conséquent, beaucoup d'entre eux risquent de s'imaginer que des éponges de cuisine vivent au fond des océans. Et le rôle éducatif dans tout ça ? Ah, ce n'est pas violent, ça c'est sûr. Mais maintenant, tous les dessins animés ne s'adressent qu'aux moins de 12 ans dans la moyenne, suivis après des sitcoms américaines ou françaises pour les personnes âgées ou femmes au foyer. Savez-vous que les adolescents, dans leur période de transition vers l'âge adulte, ont un besoin de s'identifier à des personnages, à des repères qu'ils ne peuvent plus trouver à la télévision, mass media extrêmement plébiscité, puisque vous avez tout bonnement fait supprimer leurs émissions des chaînes hertziennes gratuites et accessibles au plus grand monde ?
Pourquoi donc avoir supprimé les animes ? Je pense que se servir d'un seul exemple violent pour établir une censure quasi-systématique (Ah pardonnez-moi, Pokémon est diffusé, c'est vrai.) n'est vraiment pas éducatif. En imposant votre point de vue un peu partout, vous pensez agir d'une façon "d'utilité publique" comme vous dites, mais vous réduisez la culture des enfants au profit du bien-être parental. Ce que vous oubliez peut-être, c'est que ces enfants grandiront dans quelques années et seront bons à sortir de belles perles comme dans certains jeux télévisés, à force de leur voiler la face ! Je suppose que cette dernière phrase vous fera sourire, mais je me permets de vous rappeler que la France est le 2ème consommateur mondial de mangas, après son pays créateur, le Japon bien sûr. Ah certes, les Japonais ne sont pas catholiques et ne vont pas à l'Eglise tous les dimanches, mais leur culture est certainement plus poussée que la nôtre et dans leur pays où les mangas et animes foisonnent, la violence est beaucoup moins importante qu'en France alors que leur pays est deux fois plus peuplé. Pourquoi ? Parce que les mangas et animes ont une histoire et des dessins qui tiennent la route, qui diffusent toujours une morale aux enfants, à la manière de Jean de La Fontaine dans ses non moins célèbres Fables. Ainsi, les enfants savent ce qu'il faut faire ou ne pas faire, et les parents sont certainement présents derrière pour le leur rappeler. Vous savez, ma mère est professeur des écoles et au fur et à mesure des années, elle constate que les enfants bien élevés sont de plus en plus rares. A présent, tous les produits dérivés des dessins animés diffusés, comme les livres de coloriage "Dora l'Exploratrice", les compilations "Totally Spies!" et autres incitent les enfants à consommer, donc à demander à leurs parents, qui les gâtent pour la plupart. Et à la fin, un enfant pourri gâté, ça donne un enfant qui aura sans doute des problèmes plus tard et dont l'arrivée dans le monde professionnel le fera tomber de haut.
Je pense donc qu'avant d'éduquer les enfants en sélectionnant leur culture, commencez d'abord par éduquer les parents : un enfant de 5 ans n'a pas à être debout à 21h00 en train de regarder Julie Lescaut ou autres séries policières CERTAINEMENT plus intelligentes et plus belles que les mangas japonais !

Passons maintenant à un autre problème : les jeux vidéo. Je me permets d'entrée de vous signaler la faute d'orthographe que vous avez commise dans votre article "JEUX VIDEO : DES CONTRÔLES S'IMPOSENT". En effet, "jeux vidéo" ne prend pas de "s" à "vidéo" au pluriel. Comme vous l'avez signalé dans votre article, les jeux vidéo sont soumis lors de leur sortie sur le territoire européen, au contrôle du Pan European Game Information, plus couramment nommé sous l'acronyme PEGI. Dans votre article, vous avez sélectionné les pires jeux vidéo qui existent, en passant à côté des plus grands titres comme Mario, Rayman, et autres qui sont eux aussi des productions vidéoludiques.
Résultat : les personnes éventuellement bornées qui consulteront votre article penseront que tous les jeux vidéo sont violents. Pourquoi cette volonté diffamatoire ? Pourquoi imposer une limite d'âge +18 à un jeu de casino ? Vous ne croyez pas qu'il est mieux de montrer à nos enfants qu'on ne gagne pas facilement au casino et que l'on risque d'y perdre beaucoup d'argent ? Eh bien appremment, vous préférez une limite d'âge de 18 ans, comme ça, dès que l'adolescent est majeur, il demandera quelques euros à ses parents et ira tout jouer aux jackpots, poker... Quelle éducation ! Permettez-moi d'émettre des craintes envers les enfants du XVIème arrondissement de Paris qui sortent le soir avec plusieurs centaines d'euros en poche. Ca oui, les groupes de casino Barrière, Tranchant, et autres s'en frottent les mains.
Je souhaiterais donc qu'au lieu d'imposer une limite d'âge bête et méchante (vous ne CONSEILLEZ pas les jeux, vous les INTERDISEZ), vous jugiez de façon optimale les jeux vidéo. Regardez le jeu vidéo "Programme d'entraînement cérébral du Docteur Kawashima : Quel âge a votre cerveau ?" : le PEGI a appliqué la mention 3+ alors qu'il s'agit d'un jeu pour adultes. Pensez vous donc qu'un bambin de trente-six mois irait stimuler son cerveau avec sa console portable à double écran Nintendo DS ?
Encore une fois, je pense que c'est aux parents d'être éduqués et de ne pas acheter n'importe quoi à leur progéniture. Un jour, à la FNAC, un enfant qui devait avoir dix ans amène à la caisse un jeu vidéo interdit aux moins de 16 ans. Sa mère, mollement, n'a fait que de dire "Tu es sûr que c'est pour toi ça ?" et c'est tout !
Enfin, vous connaissez le principe du jeu vidéo : tout est purement virtuel et je vous demande donc d'arrêter de vous baser sur les cas sociaux qui, après avoir joué plus d'une vingtaine d'heures à la suite sans s'arrêter, se prennent pour un elfe ou sautent du quatrième étage de leur immeuble, croyant être doté du pouvoir de voler.
Je concluerai sur les jeux vidéo en vous rappelant que le domaine vidéoludique est un art à part entière, comme le prouvent les titres de Chevalier qui ont été décernés il y a quelques mois à Shigeru Miyamoto (le créateur de Mario) et Michel Ancel (le créateur de Rayman). En effet, je vous prie de ne pas vous obstiner à penser que ce n'est qu'un jouet électronique tout bête. Car le jeu vidéo mêle à la fois le dessin pour ses graphismes parfois faits main, la musique pour ses compositeurs reconnus comme Nobuo Uematsu ou Koji Kondo (au même titre que le Malade imaginaire de Molière, le thème principal de Super Mario Bros. est devenu un classique), la littérature et le cinéma pour ses dialogues et cinématiques parfois époustouflants (je vous citerai la série Final Fantasy, certes pas destinée à un enfant de 7 ans mais pour cette bonne raison : sans être choqué par le jeu, il ne le comprendrait pas), et enfin les sciences pour la programmation nécessitant de connaître un langage particulier et complexe. Alors, je vous demande solennellement de ne pas comparer un jouet Action Man (Tiens, ce n'est pas violent ça, un héros qui empêche un docteur fou et terroriste de détruire la planète ?) à un domaine artistique. Interdire ou censurer l'art, c'est le tuer.

J'espère que vous me répondrez (mais je ne m'inquiète pas, puisque Familles de France promulgue les valeurs, donc la POLITESSE) et dans l'attente, je vous prie d'agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

L'article en question sur les jeux vidéo.

J'ai lu ton article et je suis également contre leur attitude. Par contre, j'ai lu que dans tout ça, tu te basais trop sur l'aspect scientifique comme par exemple les jeux vidéos. Je pense que les joueurs n'en ont rien à faire du boulot qu'il faut faire dans un jeu et de la composition d'un jeu. Je dirai que le jeu vidéo doit tout de même garder une certaine limitation.

Voilà comment je conclus, vous avez des opinions complètement opposées, ce que je peux comprendre, puisque ta lettre a pour but de riposter. Mais vous êtes chacun dans l'extrémité. Il faut trouver un juste milieu dans tout ça.

-Malheureusement, la majorité des mangas célèbres sont violents et le marketing n'y manque pas.

-les dessins animés d'aujourd'hui n'ont en effet plus de valeurs pour qui que ce soit: soit ce sont des dessins animés pour les gosses de 3-4ans tout au plus. Soit on se retrouve direct dans le gothique, la violence et la pornographie. Il n'y a pas non plus de juste milieu là-dessus. Je me rappelle des grands classics: Tintin, Scooby-doo, Tom Sawyer et j'en passe. Tout ceci a disparu.

-Les horaires sont très mal fixées. Là, Dtoad, tu gagnes un point. Tout ça pour laisser place à de vieilles séries télévisées, bêtes et méchantes, dont le nombre de spectateur ne devrait normalement pas dépasser le millier^^...

-Le jeu vidéo est en effet devenu une culture du monde moderne. Le problème, c'est qu'il n'ay a pas vraiment de loi très précise dans la construction d'un jeu vidéo. Nintendo, Ubisoft, Maxis ou Microïds, sont pour moi des entreprises qui respectent les règles d'un vrai jeu vidéo: il détend, il prouve ses capacités innoventes et modernes et admet que celui-ci a l'autorisation de faire parti des nouveaux arts. (Cinéma, musique, bande dessinée, etc. et pourquoi pas le jeu vidéo). Ces entreprises veulent marquer un pas dans l'histoire de l'humanité.

-Mais, d'autres entreprises n'ont été crées que pour la concurrence: Sony, Microsoft, SEGA et autres... Ceux-ci vont plus s'accentuer dans l'aspect graphique, marketing, aux histoires bidons et où la violence règne afin simplement d'attirer le public et de gagner leur pognon.

Résultat, tout ceci, se passe dans le choix et la limite. Il faut les utiliser pour le plaisir, mais ne pas en abuser. Et les jeunes ne connaissent pas tout ça. Ce n'est pas aux produits qui faut faire attention mais à soi-même. Et là, au bout du compte, on en revient qu'aux parents et à l'éducation qu'on leur donne.

Si tu rassembles tes notes, Dtoad, et celles de l'association. On pourra connaître le véritable coupable qui estl'éducation, l'abus de choses et le bourrage de crâne.

Exactement, je suis d'accord avec toi, surtout sur les dessins animés (j'étais aussi fan des dessins animés de Tintin, n'ayant que très peu d'albums à la maison), mais bon, regarde par exemple Sonic X, ça n'est passé qu'une seule fois et on n'a pas eu droit à la deuxième saison (sur les chaînes hertziennes je parle, les chaînes du câble ou par satellite c'est encore autre chose)... Pourquoi ? La série avait sûrement bien marché, la preuve avec McDo qui sort une nouvelle fois un happy-meal Sonic X.

Quand j'ai vu leur article sur la violence des jeux vidéo où ils ne présentaient que des jeux très spécifiques interdits aux moins de 16 ans, eh bien je trouve ça dommage : les parents qui sont récalcitrants aux jeux vidéo et qui voient ça risquent de se dire que tous les jeux sont comme ça... Pourtant, il suffirait juste que les parents surveillent à quoi jouent leurs enfants, et empêcher un gamin de 8 ans de jouer à GTA alors qu'il ne comprend rien à la vie ^^'.